Mais c'est Mathilda May, la commissaire !
J'avais bien aimé Mathida May quand on pouvait l'admirer à tous les coins de rue, posant pour la lingerie Lejaby, vous vous en souvenez, mes lecteurs ? Eh bien, figurez-vous que, hier soir, en revenant d'un pique-nique à Sormiou, avec Jina, Jila et Massy, une fois sous la couette, on se met le deuxième épisode de Fabio Montale. Il faut dire que la lecture de Jean-Claude Izzo m'a tellement frappé qu'après l'adaptation d'Alain Bévérini j'ai voulu voir celle de José Pinheiro, excellentes toutes les deux. Bien sûr, j'avais noté que c'était Alain Delon qui faisait Mario Montale, mais c'est tout. Et tout à coup, je m'écrie : Mais c'est Mathilda May, la commissaire ! Et c'était vrai, c'est elle qui jouait le rôle du commissaire, deux sous de poivre. Ça alors !
Michèle, évidemment, c'est Delon qui lui a tapé dans l'œil, trop facile ! Tout à l'heure, elle m'a parlé du charme des beaux ténébreux. Je lui ai dit, attention, faut pas confondre le personnage et l'acteur, et elle m'a répondu que, souvent, on donnait à un acteur le rôle qui lui correspondait. Et maintenant, voilà qu'elle me demande de chercher son âge dans le film : c'est facile : 2002 - 1935 = 67, quand même !
Le film se passe en grande partie à Sormiou. Alors, c'est pas pour me vanter, mais moi aussi, j'ai des souvenirs à Sormiou, des souvenirs de mes 19 ans, ce qui est quand même plus jeune que Delon. C'était le dernier jour de la classe d'hypokhâgne au lycée Thiers. À la récré, Michèle qui ne m'avait à peu près jamais parlé s'approche de moi et me demande si je veux me joindre à quelques camarades pour une sortie à Sormiou dimanche. Vous jugez de mon émoi devant une pareille proposition venant de miss hypokhâgne ! J'apprête mon plus beau maillot, bleu ciel, qui va bien avec mes yeux et ma peau déjà bronzée, et enfourche ma mobylette Peugeot. Erreur sur le jour ? Sur l'heure ? Sur le lieu ? En tout cas, personne au col de Sormiou ! Désespoir...
Je décide quand même d'aller traîner dans la calanque déserte puis de gravir par les éboulis la montagne qui sépare de la calanque voisine, Morgiou. Retour en fin d'après midi quand les ombres commencent à encombrer certaines zones de la mer. En ébullition, je plonge, traverse la calanque avec mon plus beau crawl et entreprend, un peu titubant, de reprendre pied sur les rochers. Et devinez qui je vois ? Michèle entourée de ses amis qui avaient l'air de m'attendre ! Ulysse sortant des eaux, devant Nausicaa et ses servantes, vous connaissez ? C'est sans doute à quoi j'ai pensé à l'époque. Mais aujourd'hui, je me dis, le beau ténébreux, en ce bel instant d'été, c'était moi !
Mais hier soir, c'était pas triste non plus. Voyez plutôt...