Sur le célibat des prêtres
J'ai vu ce tableau à Londres en septembre, au British Museum, signé Gherardo di Giovanni del Fora, peintre de la Renaissance italienne. Il représente Le combat de l'Amour et de la Chasteté. Conformément à l'enseignement de l'Église, la Chasteté se protège des flèches de l'Amour et finira par le maîtriser avec les chaînes qu'elle tient dans sa main droite. Mais pour combien de temps ?
Les scandales de pédophilie au sein de l'Église catholique prennent une telle ampleur qu'il ne suffit plus de mettre fin à la loi du silence. Ça va beaucoup plus loin ! Ça dit que la millénaire condamnation du sexe était une erreur anthropologique et théologique complète. En réalité, c'est l'amour qui a gagné, sous une forme détestable évidemment, la pédophilie, ce qui prouve qu'on ne peut impunément refouler ce que Pierre Leroux appelait en 1847 un besoin et un droit légitimes de l'homme. Il interpellait ainsi les Pères de l'Église :
Je vous vois, ombres des Basile, des Cassien, des Benoît, des Jérôme, des Augustin, et vous aussi, ombres des Bernard, des Bruno, des Ignace, et vous saintes femmes qui avez suivi l’exemple de ceux que vous appeliez vos pères, et qui avez porté à vos sœurs ce que vous nommiez la volonté du divin Époux, je vous vois régner sur des ombres.
L'homosexualité au Vatican, n'est pas un mal en soi mais elle prouve aussi une contradiction et une duplicité dans l'Église qui remonte sûrement à loin et qui disqualifie la notion même de pureté. C'est l'abolition du célibat des prêtres que le pape devrait prononcer !
Je ne résiste pas au plaisir de vous mettre aussi un tableau de Luca Signorelli, surpris lui aussi au British. Ici, l'amour est attaché par Laure, Pénélope et Lucrèce. Je dis le plaisir car, à vrai dire, ce tableau me paraît bien sensuel et pourrait dire le contraire de ce qu'il prétend.