Ne nous trompons pas d'échelle !
Le populisme résulte d'une rupture de confiance du peuple avec ses dirigeants. Mais je vois deux sortes de populismes. On se souvient qu'il y a 18 mois, les partis politiques français étaient au bord du burn out. Ils le sont toujours et même de plus en plus. Nous vivons une crise de civilisation mondiale. Le rejet de la classe politique va de pair avec l'exaspération devant le spectacle de la course au profit. Telles sont les causes profondes de la jaunisse qui nous affecte.
L'aspect le plus connu du populisme est cependant le nationalisme. Normal : l'inquiétude matérielle provoque la poursuite de boucs émissaires. Pour le moment, la jonction ne s'est pas faite en France entre les GJ et la nationalisme mais le feu couve. Marine Le Pen reste tapie, prête à bondir, et le bobard des 480 millions de migrants que Macron se préparerait à faire entrer en Europe est la preuve des manœuvres destinées à faire basculer un populisme originellement économique en un populisme nationaliste.
Tout indique pourtant que la solution à des questions mondiales ne peut être que mondiale. Je vous ai mis ci-dessus la carte des navires en mer le 14 novembre dernier à 10h30 GMT sur une petite partie du globe, sachant qu'un tanker consomme environ 300 tonnes de fioul lourd détaxé par jour. Voici maintenant la carte des avions en l’air le 26 novembre 2018 à 15h 15 GMT, sachant qu'un avion type Airbus ou Boeing consomme entre 4 et 6 tonnes de kérosène par heure.
Et vous pouvez multiplier par 100 ces deux cartes pour obtenir la proportion de la planète. "Ces espaces infinis m'effrayent disait Pascal"...
Alors, ne nous trompons pas d'échelle. La vérité est que toutes les échelles sont pertinentes, de l'effort personnel à la réforme de l'ONU et de l'Europe en passant par la revitalisation du lien social dans les communes et les nations. Le but est la décroissance, le moyen, c'est la solidarité, c'est-à-dire la limitation des concurrences.