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Vous avez vu la cérémonie à la télé ?


J'ai beaucoup aimé ! Les cloches de la délivrance au début, les Champs Élysées bordés de gendarmes au garde à vous, sous la pluie comme il convient en novembre et pour tant de deuil, la sonnerie aux morts, Paris capitale du monde avec 100 chefs d'État, le silence, puis La Marseillaise, le Président passant en revue les corps d'armée. Tout cela fut admirable, de grande allure et de beaucoup d'émotion pour faire un tombeau à tant de millions de soldats.

Après, je dirai que c'est bien d'avoir fait participer des lycéens mais leurs lectures étaient un peu longues et ça a fait baisser la tension. Pareil pour les morceaux de violoncelle et de violon, qui ont duré sans avoir assez de volume. J'imaginais Trump et Poutine regardant leur montre. Même commentaire sur le Bolero de Ravel final qui n'en finissait plus. J'aurais préféré que l'émotion aille crescendo.

Le discours du Président ? Excellent, bien sûr, mais il me semble que je ne l'aurais pas vu comme ça. La France était trop au centre et ça m'a gêné devant 100 chefs d'État un peu traités en spectateurs. Ils ont entendu les souffrances et la gloire de France, mais c'était déjà exprimé par le seul fait qu'ils avaient fait le voyage. Bien sûr, le Président n'a oublié personne, les Américains et tous les Alliés, les colonies, les vaincus, les victimes de toutes sortes : tout le monde a eu son mot, mais comme à la périphérie. Il me semble que la France aurait gagné en présence en se faisant seulement le lieu et la voix qui rassemble et oriente le monde dans une circonstance aussi grave.

Tous les drames du XX° siècle sont sortis de la Grande Guerre : le déclin de l'Europe (je pense au Monde d'hier de Stefan Sweig), le stalinisme, le fascisme, la deuxième guerre mondiale. Et nous revoici devant un retour des nationalismes qui ont déjà causé les deux guerres ! On n'en finit plus d'égrener le chapelet : Hongrie, Pologne, Brexit, Italie, États-Unis, Brésil...

L'ordre du jour est bien de faire mentir certain proverbe et de bien se rappeler l'étymologie du mot armistice, le moment où on dépose les armes.

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