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La maison de la mort certaine à Marseille


Je ne sais si vous aurez reconnu dans mon titre celui d'un des meilleurs romans d'Albert Cosseiry (ci-dessus). Je n'ai fait que rajouter deux mots inspirés par l'actualité de notre charmante ville. Dans le centre du vieux Caire, les écroulements de maisons surpeuplées étaient fréquents. Cosseiry décrit par le menu la vie des habitants de l'une d'elles, parfaitement conscients de ce qui les menaçait, mais que faire ? On n'allait quand même pas déménager !

Il y a longtemps que j'avais envie de faire un billet sur un autre roman de Cosseiry, Mendiants et orgueilleux, mon préféré, un chef d'œuvre d'humour. Gohar est un professeur d'université qui en a un peu marre. Alors, il décide de tout plaquer, salaire compris, et de s'établir dans l'une de ces maisons branlantes du vieux Caire. Une petite chambre lui suffira, des journaux empilés feront sa couche, une caisse retournée soutiendra son petit babour, une cafetière et une gargoulette, avec un cintre pour soutenir sa galabiah la nuit. Que faut-il de plus ?

La plupart des meubles et des objets usuels outrageaient sa vue. Seuls les êtres dans leur folies innombrables avaient le don de le divertir. Les ruelles du quartier seront son royaume, les mendiants iront très bien pour la conversation, ainsi que les cafés pour recevoir.

Je dois bien vous avouer, mon cher lecteur, que je vis dans un appartement confortable, j'y suis un peu obligé car j'ai femme et enfants. Mais j'ai parfois caressé le rêve, si j'étais seul, d'aller m'établir dans le vieux quartier de Noailles qui défraye l'actualité de notre ville pour y mener une vie toute cynique... Est-ce une si bonne idée ?

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