Une visite au British Museum
J’ai visité les salles égyptiennes et grecques du British Museum. C’est gratuit et on entre comme dans un moulin sans faire la queue. Les asiatiques m’ont semblé majoritaires parmi les visiteurs de toutes les nations. Ils se pressaient pour photographier la pierre de Rosette (que les Anglais nous ont prise !), le premier objet qui se présente sur la droite. J’ai été ému par le culte rendu par les peuples de la terre à l’intelligence humaine gravée en caractères microscopiques et déchiffrée par Champollion.
Il est difficile d’égaler les admirables salles du Louvre consacrées à la statuaire grecque, mais je me suis laissé captiver par la procession des Panathénées et par le combat des Amazones et des Grecs qui ornait le temple d’Halicarnasse. Lord Byron a fustigé Lord Elgin qui a pillé le Parthénon par la bouche d'Athéna :
Scaped from the ravage of the Turk and Goth,
Thy country sends a spoiler worse than both.
Pauvres Athéniens qui aimeraient tant récupérer leurs trésors et les mettre dans le beau musée qu'ils ont construit sous l'Acropole ! Il faut dire que quand Lord Elgin arriva à Athènes en 1800, l'Érechthéion servait de poudrière, le Théséion d'église, la Tour des Vents était utilisée par les derviches tourneurs. Une mosquée avait été construite dans le Parthénon et les autres ruines servaient de carrière.
Je ne reproduis qu'un fragment de la frise, mais ce qui frappe, c'est la cadence et le rythme que le vieux sculpteur a su donner à son bas relief. Voyez les pattes, pardon les jambes des chevaux, et aussi leur gueule, pardon, leur bouche.
Le mouvement est encore ce qui frappe dans le terribles combat des Amazones représenté sur le mausolée d'Halicarnasse. Quelles femmes !