Vous aimez les contacts ?

Je reproduis ici un petit dialogue dont j'ai été témoin en prenant place dans un avion. J'ai juste dû imaginer le prénom des passagers assis devant moi.

Hector : Il m’a bien touché celui-là. Comme si j’avais la mine d’un terroriste !

Gladis : Il a fait consciencieusement son métier. Comme ça, on sera sûr de voler en toute sécurité.

H : On n’a pas beaucoup d'occasions d’être touché par son prochain dans notre société, en dehors des visites chez le docteur.

G : Tu oublies le sport.

H : Oui et la bagarre. D’ailleurs, le sport n’est qu’une bagarre euphémisée.

G : Je pense aussi au mignotage.

H : C’est quoi, le mignotage ?

G : C’est quand on caresse les petits enfants, qu’on les embrasse, les cajole.

H : Mais il y un âge où ça s’arrête et où chacun reste sur son quant à soi. An arm, disent les Anglais pour mesurer la bonne distance. Les Méditerranéens ne sont pas comme ça. Les garçons se tiennent par le petit doigt. Ils se mettent la main sur l’épaule, se pressent familièrement les côtes. Sans toucher aux zones érogènes, bien sûr.

G - Et Saint Louis prenait son sénéchal par les épaules pour lui manifester sa confiance. H : C'est quoi, ça ?

G : On voit que tu ne lis pas le blog de Bruno (1er juillet). Toutes mes copines le font. Elles disent que ça leur donne des idées originales.

H : Bof... Il y a le coiffeur aussi.

G : La cosmétique en général, si on se fait faire les ongles par exemple.

H : Ou épiler le maillot, comme disent les femmes. Ou tatouer. Je pense aussi aux transports en commun, où on a plus de mauvaises surprises que de bonnes, entre parenthèses. Alors, ça fait combien d’occasions d’avoir des contacts physiques au total ? 1, le docteur, 2, la bagarre, 3, le sport, 4, le mignotage, 5, la cosmétique, 6, les transports en commun.

G : Il y a aussi quand on se salue.

H : C’est vrai : le shake hand, la bise, l’accolade. Alors, ça fait 7. Tu es sûre qu’on n’a rien oublié ?

G : Ben non, je vois pas… Hé, qu’est-ce que tu fais ! C’est pas le moment. Mets plutôt ta ceinture de sécurité !

Photo : empruntée aux Rencontres d'Arles 2017. Je n'ai pas retenu l'auteur. Pardon !