Faut-il raser la moitié des villages français ?
Personnellement, je dirais oui. Voici pourquoi.
D’abord, nos villages sont inhabités. La province française se meurt. La moitié ou les 2/3 des volets sont fermés. Tristesse et ennui pour les survivants.
Ensuite, ils sont inhabitables : ruelles étroites, escaliers pentus, espaces étriqués, humidité ; défaut d'isolation, de lumière, de perspective.
On pourrait les laisser mourir de leur belle mort. … ou les réhabiliter. Car en complément de la mort des villages, on a l’urbanisation inhûmaine (sic) qui ravage les périphéries des villes. J’ai pataugé samedi pendant trois quarts d’heures dans un plat de spaghettis avant d’atteindre ma destination dans une banlieue de Marseille. Quand les citadins qui vivent dans une tour cernée de rocades enchevêtrées en auront vraiment marre, l’exode urbain sera à l’ordre du jour.
Il commence à l'être, mais les zones pavillonnaires qui cernent certains villages sont pourraves. L'artificialisation de la terre nous attriste. Sa culture intensive et écologique mobilisera les petites mains délivrées par la robotique.
Comprenez-moi bien, je ne propose pas de raser à blanc la moitié des villages français, mais de sélectionner le beau patrimoine et de sacrifier dans chaque village tous les îlots indésirables au profit d’une reconstruction inclusive et écologique respectant strictement le sky line typique de nos merveilleuses provinces : le clocher, la bergère et ses moutons.
L’Amateur Architecture Studio Wang Shu et Lu Wenyu donne un bel exemple en Chine. Il reconstruit les villages en conjuguant le confort et les services au recyclage des matériaux traditionnels. Les moindres débris sont grattés et récupérés, la terre excavée fournit de la brique crue, les eaux usées assurent le chauffage par méthanisation. Bilan carbone zéro. Mutualisation des services et convivialité. Et nous aurons la voiture à hydrogène !
Mais que ferons-nous de nos églises vides ?
Photos prises dans l'exposition de Bordeaux consacrée à Amateur Architecture Studio.