Les cavaliers de Reims et de Patay
- Admin
- 4 avr. 2018
- 2 min de lecture

Vous avez entendu le discours d’Emmanuel Macron devant le cercueil de notre nouveau héros national, Arnaud Beltrame ? Il avait déjà émis l’idée que la meilleure façon de résister au radicalisme islamique était de revivifier notre patriotisme en se souvenant du roman national édifié au XIX° siècle par Jules Michelet et Ernest Lavisse dont le manuel commençait par ces mots : « Tu dois aimer la France, parce que la Nature l'a faite belle, et parce que l'Histoire l'a faite grande. » Cette fois, le Président a placé Arnaud Beltrame à côté :
des hautes figures de Jean Moulin, de Pierre Brossolette, des martyrs du Vercors, des combattants du maquis. Soudain se lèvent obscurément les ombres chevaleresques des cavaliers de Reims et de Patay, des héros anonymes de Verdun, des Justes, des compagnons de Jeanne et de ceux de Kieffer.
Là, beaucoup de Français ont été bluffés. Bien des historiens ont dû eux-mêmes avoir recours à Wikipédia pour apprendre que les cavaliers de Reims et de Patay étaient les compagnons de Jeanne qui ont inversé le cours de la Guerre de Cent ans en mettant en pièces l’armée anglaise près d’Orléans, à Patay, un 18 juin de l'an 1429. J’ai dû moi-même apprendre aussi que Philippe Kieffer est un officier de la marine nationale française qui rejoignit de Gaulle dès la première heure et qui forma en Écosse les commandos marine, les fameux bérets verts, bataillon d’élite qui eut l'honneur suprême de débarquer le premier en France le Jour J.
Enseigner cela dans les écoles empêche-t-il d’ouvrir le livre noir de la colonisation et de l’antisémitisme français sous la Troisième république ? Bernard-Henri Lévy en a fait un terrible bilan dans son Idéologie française mais je lui en veux d’avoir employé l’article défini et le singulier dans son titre et d’avoir laissé son éditeur mettre un jardin à la française sur la couverture.
Que nous le voulions ou non, nous sommes des héritiers, pour le meilleur et pour le pire, n'est-ce pas mes chers lecteurs bien doués de la vison binoculaire ? Assumer le pire empêche-t-il de se prévaloir du meilleur et vice versa ?
Je vous conseille en complément de cette réflexion le billet de Daniel Bougnoux sur son blog :
https://media.blogs.la-croix.com/lechange/2018/03/30/
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