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Emmanuel Macron et le Sahel



J'ai vu au Sénégal un peuple magnifique. Les hommes sont très grands, minces, les épaules bien découplées. Ils ont un port majestueux. Les femmes aussi. De derrière un mur on voit surgir en pleine brousse des filles splendides cambrées avec leur bassine sur la tête et revêtues d'une robe d'un jaune ou d'un rouge éclatants.

Mais elles auront cinq enfants ! En ville, tant de beaux adolescents et des bambins partout qui vous passent entre les jambes !

Les Européens savent qu’ils doivent se préparer à un beau débarquement africain dans les années à venir. Il y avait 150 millions d’hommes en Afrique subsaharienne au moment de l’indépendance, début des années 1960. Il y en a presque dix fois plus aujourd’hui, c’est-à-dire 1, 3 milliards et, comme la transition démographique est encore éloignée, il y en aura 2, 5 milliards en 2050. J'ai entendu dire une chose affreuse : jadis, les Blancs les enfermaient à fond de cale pour les déporter / maintenant, ils sont volontaires pour faire le voyage !

Cette situation inquiétante est sans doute la cause principale du djihad. Menacée par la sécheresse et francophone, la zone sahélienne (de Dakar à Djibouti) nous concerne directement. Le vote populiste d’extrême droite en Italie est le résultat de notre politique d’autruche. Nous avons laissé les Italiens se débrouiller avec leurs émigrés africains, mais notre tour viendra vite. Un « plan Marshall » pour l’Afrique est donc de notre intérêt bien entendu car il n'est pas sûr que la mondialisation à la mode chinoise ou indienne nous sorte du pétrin.

Ma science toute fraîche date de mon voyage au Sénégal. Ce pays, grâce à Dieu, est encore épargné par le djihad mais non ses voisins de l'est. Cinq États du Sahel, Mauritanie (juste au dessus du Sénégal), Mali, Burkina-Faso, Guinée et Tchad, se sont unis sous le nom de G5 pour combattre le djihad avec l'aide de 4500 soldats français, la force Barkane.

Mais Emmanuel Macron et Angela Merkel ont compris que l’action militaire sera vaine si elle n’est pas accompagnée par une barrière verte de développement. L’Alliance pour le Sahel a été créée à Paris en 2017. Elle compte 9 membres : la France, l’Allemagne, l’Union européenne, la Banque africaine de développement, le Programme des Nations-Unies pour le développement, la Banque mondiale, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni.

En février dernier, 500 projets ont été dévoilés, tournés vers le développement rural, l’accès à l’énergie propre, les services de base, la gouvernance et la sécurité, en privilégiant les circuits courts et les projets à impact rapide. Budget : 6 milliards d'euros.


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