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Plaisanteries de potache


N'est-il pas vrai qu'il est doux de s'adonner de temps en temps à quelque régression, cher lecteur d'âge un peu mûr et chers jeunes débutants dans la vie ? L'enfant que vous fûtes se réveillera peut-être en lisant ces deux histoires de potache. J'espère qu'elles peuvent encore servir.


Je tiens la première de Camille Willem, l’excellent Proviseur du lycée Chanzy de Charleville, Dieu ait son âme ! où j’obtins mon premier poste de retour d’Alexandrie d'Égypte. Il était d’usage dans le pays de Rimbaud qu’un repas soit offert le jour de la Saint Charlemagne (une pensée aussi pour la pauvre France Gall !), à tous les élèves assemblés pour l'occasion, et qu'avant le dessert, le Proviseur y fasse une petite allocution dont je vais rapporter la conclusion. Schopenhauer dit que les allusions sexuelles sont le sel de la vie sociale, mais évidemment, de telles blagues n’auraient pas été de mise entre un Proviseur et les potaches. Attention, c'est une histoire belge. Elle n'est pas très fine, je vous avertis.


Un jour, Monsieur Van de Putte rend une invitation et reçoit des amis à la maison. Il faut dire que chez les Van de Putte, c’est toujours Monsieur qui fait la cuisine. Il va donc à l’épicerie et demande à l’épicier une idée originale. Qu’est-ce qu’il pourrait bien faire ce soir-là ?

- J’ai justement un plat cuisiné tout nouveau. C’est du cul d’éléphant.

- Du cul d’éléphant ?!? Vous croyez que c’est bon ?

- C’est très bon, dit l'épicier ! Le docteur et le notaire en ont déjà pris et ils ont trouvé ça excellent. Vous réchauffez au bain-marie et vous servez avec de la sauce ravigote.

Convaincu, Monsieur Van de Putte achète. La réception commence et quand on a fini l’apéritif, il s’éclipse à la cuisine, se seint de son plus beau tablier et ouvre la boite. Vide !!! Panique à bord ! Il fait vite une omelette. Finalement, tout se passe bien mais, le lendemain, il retourne chez l’épicier et lui met la boite vide sous le nez.

- Oh, je suis désolé, dit l’épicier. Vous n’avez vraiment pas de chance. Vous êtes tombé sur le trou !


Si vous avez supporté cette histoire, vous supporterez celle-ci car elle est du même tonneau, cher lecteur en pleine régression. Elle fut racontée à notre mariage à Vaugines (Michèle venait juste de réussir à l'agrég) par Fernand Botti (encore un mort, Dieu ait votre âme, cher Fernand ! ).


Un jour l’Inspecteur général vient visiter la classe d’un professeur d’anglais, une jeune agrégée. À son arrivée, tout le monde se lève. Après les salutations, l’inspecteur enlève son pardessus et s’installe au fond de la classe, à côté de Toto.

L’agrégée monte sur l’estrade, se hausse sur la pointe des pieds et écrit tout en haut du tableau God save the queen.

- Oh, le beau cul ! chuchote l’inspecteur à voix basse (c’était la mode des mini-jupes).

Alors, l’agrégée demande à la classe de traduire. Silence de mort. Elle voit Toto qui s’agite tout au fond et lui demande de traduire.

- Oh, le beau cul, répond Toto !


Photo : Les deux énergumènes (ceps de vignes capturés à Vaugines).

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