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Les cinq différences entre l'homme et la femme



Bien sûr, nous sommes tous féministes : on ne va pas faire redescendre le débat en dessous de ce seuil. Je rappellerai même que le premier féminisme organisé naquit en France autour de 1830 sous la bannière du saint-simonisme. George Sand et son ami Pierre Leroux, qui disait Ève l'égale d'Adam, y participèrent abondamment.

Mais serons-nous égalitaristes ou différentialistes ? Beauvoiriens ou butlériens ? Le féminisme différencialiste sévit sur les campus américains depuis 1995 sous l'influence de la french theory. Derrida attaqua le phallo-logo-centrisme et Foucault l’héténormalité​. Une police du discours politiquement incorrect terrorisa les jeunes mâles américains, les obligeant à regarder la pointe de leurs souliers dans l'ascenseur de peur d'un procès pour sexual harassment qui ruinerait leur vie. Trump est un peu leur revanche.

Adieu la courtoisie médiévale, adieu la galanterie du grand siècle, adieu Marivaux, adieu la conversation à la française, l'esprit de finesse, le charme et la séduction, adieu mai 68, adieu la liberté sexuelle ! Une élémentaire prudence consistera à faire signer un questionnaire à sa partenaire avant chaque initiative. Est-ce que tu m'autorises à t'embrasser, à te toucher les seins, à te...

Cela ne m'empêchait pas d'avoir grand succès avec les jeunes féministes de Wellesley college que j'accueillais systématiquement avec Les Liaisons dangereuses en début de leur année française.

Serons-nous égalitaristes pour autant, oublieux des différences que la nature a mises entre les deux sexes pour notre plus grand bonheur ? La vie vaudrait-elle d'être vécue dans un monde unisexe ? Question absurde, heureusement, puisque l'alternance de la vie et de la mort est conditionnée par la bisexualité. Lors d'une discussion enflammée, mon cher ami Daniel, le philosophe, s'est écrié dans un élan révolutionnaire mémorable : À bas les poupées ! Vive Simone !

Petit mémento : Jamais un homme n'a connu une seule des quatre expériences suivantes : 1- les règles, 2- la grossesse, 3- l'accouchement, 4- l'allaitement. Ce sont des spécialités typiquement féminines et il ne me paraît pas nécessaire d'invoquer je ne sais quel instinct pour imaginer que ces expériences influencent quelque peu le point de vue féminin sur la vie. Si les femmes ont tendance à être moins égoïstes envers leurs enfants que beaucoup d'hommes (je ne parle pas pour moi), faut-il s'en affliger ?

Et les hommes me direz-vous justement, n'ont-ils aucun signe distinctif si ce n'est quelques poils au menton ? J'ai fait une observation au sujet de l'érection : c'est un phénomène toujours dirigé depuis un pôle masculin vers un pôle le plus souvent féminin. L'inverse ne s'est jamais vu ! 4 + 1 + 5. Cet intéressant sujet sera l'objet d'un autre billet.

Par delà un machisme d'un autre âge, par delà un différentialisme agressif, par delà un égalitarisme niveleur, n'y a-t-il pas place pour un différencialisme apaisé ?


Photo piratée sur le marché aux puces de Carpentras le 1er octobre.


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