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De Vaugines à Cucuron


Il ne s'agit pas d'un guide de randonnée ni des souvenirs d'un flâneur : c'est un authentique roman qui porte ce titre trompeur, De Vaugines à Cucuron. Ce fut pour moi une obligation de lire ce livre. J'étais cerné par 3 noms 1) Vaugines, 2) Leroux, Alain, l'auteur, homonyme de Pierre, mon penseur préféré entre tous 3) Houellebecq qui dit l'auteur indispensable selon le bandeau de couverture.

La déception semblait programmée. C'est le contraire qui arriva. Le livre de 218 pages fut acheté au café Gaby de Lourmarin samedi soir, entamé dimanche soir, achevé lundi soir ! Est-il meilleure preuve du plaisir de lire ?

Trompeur, le titre l'est doublement puisque la route que j'ai si souvent empruntée à pied, à vélo ou en voiture est qualifiée de périnéale. Et dire que je ne m'en étais jamais rendu compte ! Mais c'est évident ! Cucuron, bien sûr, tout le monde a rêvé sur les merveilleuses suggestions de ce nom charmant. Mais Vaugines ? Plusieurs fois interrogé sur son étymologie, hésitant entre Val de Jupiter ou Val des genets, j'étais complètement passé à côté de la vérité que la proximité de Cucuron aurait dû me souffler. Et Vaugines et Cucuron ne sont distants que de 2 km alors que la distance propice aux amours secrètes est de 6 km dans cette région, nous apprend Alain Leroux !

Cela étant dit, De Vaugines à Cucuron est un roman policier qui ne se prend pas au sérieux, carrément bouffon même, mais par petites touches subtiles. Le livre est écrit, d'une plume toujours incisive. Il se passe quelque chose à chaque phrase. L'humour se cache en particulier dans les métaphores.

J'ai parfois pensé à Giono, en particulier à Angelo, à Ennemonde, à L'Iris de Suse, à Un Roi sans divertissement. Les excellents chapitres 9 et 10 contiennent une archéologie balzacienne qui plonge jusque dans les années de l'Occupation. Les sociologues Jean Viard et Jean-Pierre Le Goff sont sans doute passés par là.

J'espère que les vrais Vauginois ne se fâcheront pas trop. Les années de guerre ne brillent vraiment pas, les réunions du conseil municipal sont des caricatures, le clivage entre les natifs et les hôtes des lotissements est surligné, les chasseurs sont moqués, les gendarmes de Cadenet sont satirisés. J'ai été parfois gêné. Mais n'oublions pas qu'il s'agit d'une comédie et que le nom de Vaugines était nécessaire pour des raisons onomastiques.

J'ai déjà commandé La Chute de Toulon chez le même éditeur, Le Delirium, et le très sérieux Peut-on éliminer la pauvreté en France ? car Alain Leroux est aussi Professeur d'économie. Au café Gaby, où il m'a fait la dédicace aux côtés de la très charmante Suzanne, j'ai promis à Alain de dire toute la vérité. C'est fait.

Photos : La D 45 et capture au MUMOK de Vienne.

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