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L'enfer du Coran


Une chose fatigante à la lecture du Coran, c’est l’atmosphère de menace permanente proférée envers les hommes qui ne se prosternent pas comme il convient. Autant dire les gens comme vous et moi. Petit florilège, en très accéléré, concernant le sort réservé aux koufars dans l’autre monde :


« Ils seront jetés dans un cachot étroit, liés ensemble et ils appelleront la mort. » (XXV, 14) ; « Ils seront abreuvés d’une eau infecte. Ils l’avaleront à petites gorgées et elle aura peine à passer. » (XIV, 19-20) ; « Une eau ardente comme métal fondu leur brûlera la figure » (XVIII, 28) ; « Leurs vêtements seront taillés de feu et l’eau bouillante sera versée sur leurs têtes. Leurs entrailles et leur peau en seront consumées ; ils seront frappés de gourdins de fer. Toutes les fois que, transis de douleur, ils voudront s’en évader, on les y fera rentrer et on leur criera : Subissez le supplice du feu. » (XXII, 18-22) ; « Nous avons chargé leur cou de chaines qui leur serrent le menton ; ils ne peuvent plus dresser la tête. Nous leur avons attaché une barre par devant et une barre par derrière. » (XXXVI, 7-8).


Ce genre de menaces, répétées en boucle du commencement à la fin du Coran, le fait un peu ressembler à L’Enfer de Dante et au Jardin des supplices d’Octave Mirbeau.

L'Église catholique aussi a beaucoup parlé de l’enfer, mais non l'Évangile. Pierre Leroux le lui a reproché carrément : « Avec leur enfer, leur purgatoire, leur paradis, toutes les craintes et toutes leurs espérances éternelles placées hors de la nature, hors de la vie, les hommes ont fait fausse route. » Sans qu’il ait été explicitement aboli, l’enfer est une notion qui est sortie de nos églises, à reculons peut-être et sans saluer, mais il en est sorti… On n’en entend plus parler. Mais le Jugement dernier reste représenté à la porte de nos églises. Et ce n’était pas que décoratif. C’était une croyance de plomb. C'est même la peur du diable qui a entraîné la persécution de tant de juifs, d’Indiens, de mahométans et de sorcières jusqu’au XVIII° siècle, dont ils étaient supposés être les agents ! Voir Jean Delumeau. Et qui a terrorisé tant de bons chrétiens aussi.

Michelet a construit une bonne part de son Histoire de la Révolution contre le dogme de l’enfer qui effrayait d’autant plus les populations que le dogme du péché originel et le dogme de la Grâce permettaient que les hommes soient envoyés en enfer selon le bon plaisir de Dieu. « L’injuste transmission du mal » que la majorité avait en partage dans l’au-delà, sauf « les élus », redoublait donc « l’injuste transmission du bien » qu’une minorité, la noblesse, avait en partage ici-bas. « La Révolution efface ces injustes transmissions, écrit Michelet. »

Les supplices médiévaux décrits dans le Coran sont dignes de l’Inquisition catholique. Ne méritent-ils pas d’être abolis dans l’autre monde comme ont été abolis en 1789 les supplices infligés en place de Grève ou place de l’Estrapade ? Mieux vaudrait sans doute ne pas en parler, si les littéralistes n'y obligeaient.

Ah, si les hommes se rendaient compte qu'il n'existe pas d'autre enfer que celui qu'ils s'infligent réciproquement avec leur fanatisme !


Photo : tableau de Miguel Barcelo.




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