Au delà du social et du privé, le commun
Un nouveau concept est en train d'émerger, peut-être celui qui nous manquait, le plus important de tous : le commun. Nous avons une droite et une gauche depuis 1789 qui opposent les partisans du libéralisme et les partisans de la régulation sociale. Nous prenons conscience que ce n'est pas suffisant : il y aura désormais le privé, le public et le commun : l'atmosphère, l'air des villes, la terre, les océans, les cours d'eau, les forêts, la faune et la flore, le génome de l'humanité, le climat, etc
Cela existait jadis quand systèmes d’irrigation, étangs, forêts, pâturages, langues aussi, portaient justement le nom de communs. Cela renaît peut-être aujourd'hui sous les formes diverses du vélib, de blablacar, de wikipedia, à savoir un usage sans propriété. L'idée est de diminuer l'abusus pour parler comme le droit romain qui distinguait l'usus, le fructus et l'abusus, lequel va jusqu'au droit de détruire.
Bien sûr les grandes multinationales sont les premières visées, qui ravagent la forêt amazonienne, le delta du Niger et tant d'autres sites. Cela nous regarde aussi individuellement puisque nous achetons leurs produits. Quelle est ma consommation ? Mon empreinte carbone ? Qu'est-ce ce que je rejette dans mes poubelles, dans le réseau d'assainissement, dans l'atmosphère ?
Les approches ascendantes (bottom-up en globish) et descendantes ( top-down) sont inséparables si la transition écologique a une chance d'être réussie. La modification du droit et des infrastructures ne peut se passer ni de l'engagement de l'État ni de la mobilisation de tous.
Dernière placée dans notre devise, la fraternité est le sentiment qui animera cette mobilisation non contre la liberté mais contre l'ultra-libéralisme. Fraternité entre les hommes devenue inséparable d'une fraternité envers la vie universelle.
Photo : Tableau d'Edouard Angeli.