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L'erreur fondamentale du marxisme


Vu à la télé une émission sur la révolution castriste, grandeur et misères. Toujours la même chose : générosité formidable, héroïsme, esprit de sacrifice de militants qui ont tout quitté, supporté la mort et la torture pour se battre dans la Sierra Madre comme tant d'autres ont fait Octobre, Stalingrad, la Longue Marche, la piste Ho Chi Minh etc. Tous ont échoué lamentablement. Castro possédait à sa mort l'une des plus grosses fortunes du monde assise sur la misère de son peuple. Nous savons tous cela. Plus d'une quarantaine d'exemples dans le monde et aucun contre exemple ! Corruption + répression à grande échelle + misère généralisée.

Ce n'est pas pour répéter ces choses que je fais ce billet, mais pour poser la question. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Il faut bien qu'il y ait un défaut dans le logiciel. Nul ne se presse pour répondre à cette question. Elle n'est même pas posée ! Il suffit pourtant de la poser en terme de logiciel et d'interroger le mot même de communisme qui dit, depuis Gracchus Babeuf, qu'il suffit d'abolir la propriété privée et de collectiviser la production pour obtenir l'égalité et le bonheur. C'est ainsi que Lénine, Staline, Mao, Castro et bien d'autres ont interdit la grande et la petite propriété : petite paysannerie, petit commerce, petit artisanat. À chaque fois, ce fut la famine qui suivit, pire que la misère dont on voulait s'extraire.

On répète le mot de Marx que l'histoire ressert toujours les plats, d'abord sous forme de tragédie, ensuite sous forme de comédie. Mais quand on voulut appliquer son programme à lui, c'est le contraire qui arriva : des catastrophes toujours plus terribles ! Conclusion :

1) les leçons de l'histoire n'ont pas été écoutées au long du XX° siècle. 2) Tout avait été prévu dès 1834, c'est-à-dire 15 ans avant Le Manifeste de Marx. Pierre Leroux avait analysé le projet totalitaire des Saint-Simoniens :


Ne dites pas que la société est tout et que l’individu n’est rien, ou que la société est avant les individus, ou que les citoyens ne sont pas autre chose que des sujets dévoués de la société, des fonctionnaires de la société qui doivent trouver, bon gré mal gré, leur satisfaction dans tout ce qui concourt au but social ; n’allez pas faire de la société une espèce de grand animal dont nous serions les molécules, les parties, les membres, dont les uns seraient la tête, les autres l’estomac, les autres les pieds, les mains, les ongles ou les cheveux. Au lieu que la société soit le résultat de la vie libre et spontanée de tous ceux qui la composent, n’allez pas vouloir que la vie de chaque homme soit une fonction de la vie sociale que vous aurez imaginée : car vous n’arriveriez par cette voie qu’à l’abrutissement et au despotisme ; vous arrêteriez, vous immobiliseriez l’esprit humain, tout en prétendant le conduire. Le gouvernement, ce nain imperceptible dans le système de l'individualisme, devient dans le socialisme absolu une hydre géante qui embrasse de ses replis la société tout entière. L’individu, n’est plus qu’un sujet humble et soumis : il était indépendant tout à l’heure, il pouvait penser et vivre suivant les inspirations de sa nature ; le voilà devenu fonctionnaire, et uniquement fonctionnaire ; il est enrégimenté, il a une doctrine officielle à croire, et l’Inquisition à sa porte. L’homme n’est plus un être libre et spontané, c’est un instrument qui obéit malgré lui, ou qui, fasciné, répond mécaniquement à l’action sociale, comme l’ombre suit le corps.


Ce n'est pas un homme de droite qui dit cela, un libéral ami des patrons ventrus, un partisan de l'argent-roi. C'est juste le penseur de ce que la culture française a produit de meilleur depuis deux siècles, le socialisme républicain. Ah si Leroux avait été écouté de Marx au cours du repas qu'ils partagèrent à Paris en mars 1844 !!! La face du monde en aurait été bien changée...


Photo : vu à Cuba en 2014

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