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Les yeux noirs de l'amour...


Partant 8 jours à Dakar, je vous souhaite d'abord une belle vie pendant cette semaine, cher lecteur sédentaire, et, pour ne pas vous laisser sans biscuit, je poste immédiatement les trois billets que je vous ai préparé pour la semaine prochaine. Le premier fut à la vérité déjà publié le 19 août mais comme j'avais regretté qu'il n'ait pas trouvé beaucoup de lecteurs, je le remets. Les suivants sont inédits, promis.

Je reviens donc sur l'anthologie de poésie grecque ancienne de Marguerite Yourcenar, La Couronne et la Lyre, dont j'ai fait ma propre anthologie, trois citations mélancoliques qui nous parlent d'amour :


Le première est d’Ibycos, vieux poète du VI° siècle avant J-C :


Les yeux noirs de l’amour couchés sous leurs longs cils

T’ont de nouveau conquis, cœur au fait des périls,

Des hontes, des travaux, cœur épuisé, cœur triste,

Et, comme un vieux cheval qu’on ramène à la piste,

Tremblant de tout ton corps aux signes du danger,

Tu frémis des chemins où tu vas t’engager…


La seconde est de Platon, qui fut aussi poète, point toujours platonisant, et qui chante une courtisane au nom extraordinaire :


J’ai Archéanassa, et ses rides m’émeuvent

Où l’amour doux-amer sait toujours se cacher.

Ô vous qui l’eûtes jeune, âme et chair encore neuves,

Quels délices avez-vous connus, et quel bûcher !


La troisième est une épitaphe du VI° siècle avant J-C que le voyageur pouvait lire au bord de quelque route :


Je suis vierge à jamais. On eût fêté mes noces,

Mais les dieux brusquement m’ont alloué ce lot.


Photo : Michèle à Athènes.

 
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