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Métaphores de Lawrence Durrell




Chose promise...

Durrell est, à mon goût, un génie de la métaphore. Relisant mes notes du Quatuor d'Alexandrie, et aussi revoyant mon album de photos, je retombe à chaque fois sous le charme de cette cité à la dérive, comme la qualifié Stratis Tsirkas. Métaphores :


« Dans la grande tranquillité des soirées d’hiver, il y a une horloge, la mer. Son trouble balancement qui se prolonge dans l’esprit est la fugue sur laquelle cet écrit est composé. Vide cadence des vagues qui lèchent leurs propres blessures..."


« J’ai trouvé Melissa égarée sur le morne littoral d’Alexandrie, pauvre petit oiseau à demi noyé, le sexe déchiré […], une caisse à fleurs sur la fenêtre d’une usine de ciment et où poussaient péniblement quelques géraniums. »


[Après le premier baiser de Justine :] « Je marchais droit devant moi sans savoir où j’allais comme doivent marcher les survivants d’une ville après un tremblement de terre. »


« Il était inutile de murmurer le nom de Justine qui jadis exerçait sur mon sang une fascination si terrible qu’il avait le pouvoir d’en ralentir le cours dans mes veines. Elle n’était plus qu’une femme qui gisait là, souillée et écorchée comme un oiseau mort dans un ruisseau, ses mains recroquevillées sur sa poitrine comme des petites pattes roides. C’était comme si un énorme portail de fer s’était refermé pour toujours sur mon cœur."


« Les sirènes [pendant les bombardements] se mettaient à hurler comme des planètes en gésine. »


« J’observais la silhouette obsédante d’un policier errant comme un désir honteux. »


« La grand voiture de Justine bourdonnait comme un phalène. »


« Les domestiques noirs avec leurs longs gants blancs allaient d’un groupe à l’autre comme des éclipses de lune. »


« Capodistria avait une façon tout à fait involontaire de féminiser tout ce qu’il approchait. J’ai vu une pastèque s’émouvoir sous la caresse de son regard et senti tressaillir ses graines dans son ventre. »

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